La piété filiale
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La piété filiale
Abdullâh Ibn Mas'ûd a dit : « J'ai demandé au Prophète : " Quelle est l'oeuvre la plus aimée de Dieu ? » Il dit : « La prière à son heure. » Je dis: « Et puis ? » Il dit : « La piété filiale » Je dis : « Et puis ? » Il dit : « Le combat sur la voie de Dieu » [Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim]
Dans le hadith précédent, nous nous sommes attachés à mettre en évidence l'importance du respect dû aux liens de parenté et comment Allah les met sous Sa protection, demeure lié à celui qui les respecte et rompt avec celui qui les brise. Il va de soi que les père et mère méritent plus que quiconque ce respect; c'est pourquoi il convient d'être bon en premier lieu envers eux et de les traiter avec beaucoup de bienveillance et de prévenance en raison de la grande dette que l'on a à leur égard.
Dans le présent hadith, la piété filiale (Birru Al-Wâlidayn) est considérée parmi les oeuvres les plus éminentes et les plus méritoires, le Messager de Dieu montrant que la rétribution qui s'ensuit vient en deuxième rang après celle de la prière, un des piliers fondamentaux de l'Islam, et allant jusqu'à lui accorder préséance sur le combat sur la voie de Dieu (Jihâd). La bienveillance et l'honneur réservés à la mère sont cependant plus grands que ceux dus au père; L'on a rapporté : "Un homme vint chez le Messager de Dieu et lui dit : « O Messager de Dieu ! Quel est celui qui mérite le plus que je lui tienne compagnie ? » Il dit : « Ta mère. » « Et qui encore ? » Il dit : « Ta mère. » Il dit : « Et qui encore ? » Il dit : « Ta mère. » Il dit : « Et qui encore ? » Il dit : « Ton père. » (Al-Bukhârî et Muslim).
On rapporte également que Jâhima est venu voir le Prophète et lui dit:
« O Messager de Dieu ! je désire m'engager dans le combat sur la voie d'Allah , c'est pourquoi je viens te consulter. » Il lui dit : « Ta mère est encore en vie ? » Il dit : « Oui » Il lui dit : « Demeure auprès d'elle, car le Paradis est à ses pieds. » ( Rapporté par An-Nasâî).
De même, Al-Barâ' Ibn 'Âzib a dit : « La tante maternelle est comme la mère. » ( Rapporté par At-Tirmidhî).
Par ailleurs, le Messager de Dieu a montré la haute position du géniteur et la nécessité de le respecter, en liant son agrément et son mécontentement au contentement et au courroux de Dieu :
« La satisfaction du Seigneur découle de celle du géniteur et Son mécontentement de celui du géniteur. »
( Rapporté par At-Tirmidhî).
On rapporte qu'un homme vint voir le Messager de Dieu et lui dit : « O Messager de Dieu ! J'ai des biens et des enfants, or mon père dilapide mes biens ! » Il lui dit : « Tu es à ton père ainsi que tes biens. Vos enfants sont votre meilleure acquisition; mangez donc de ce que vos enfants acquièrent. » ( Rapporté par Abû Dâwud, Ibn Mâja et Ahmad).
L'on rapporta aussi qu'un homme vint au Messager de Dieu et lui dit : «Je te fais acte d'alégeance à l'exil ( à Médine ) et au combat sur la voie de Dieu dans l'espoir d'un salaire de Dieu » Il lui dit : «As-tu l'un de tes parents encore en vie ? » Il dit : « Oui, les deux même. » Il dit : « Retourne auprès de tes parents et tiens-leur bonne compagnie ! »
(Rapporté par Muslim).
Et si le Messager de Dieu fait de la piété filiale le meilleur moyen d'accéder à la proximité d'Allah , il considère en revanche l'ingratitude envers les père et mère comme un péché majeur:
« Les péchés majeurs sont : L'associationnisme, l'ingratitude envers les père et mère, le meurtre et le faux serrnent. »
(Rapporté par Al-Bukhârî).
Le Messager de Dieu consacre même un hadith pour interdire l'ingratitude envers la mère, ce qui s'explique par le fait que l'on est souvent porté à la négligence à l'égard d'elle plus que vis-à-vis du père. Il dit :
« Dieu vous a interdit l'ingratitude avec vos mères. »
(Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim).
Parmi les formes de méconnaissance des géniteurs, nous citerons l'agression physique, les insultes, leur imposer plus qu'ils ne peuvent comme le fait de leur réclamer souvent de l'argent, voire les menacer pour en obtenir même lorsqu'ils n'ont pas les moyens, et la négligence par les enfants aisés de leurs parents pauvres et nécessiteux.
Parmi les spectacles douloureux, notons le fait que beaucoup d'enfants ne considèrent pas [la parole de] Dieu dans le comportement qu'ils adoptent avec leurs parents, allant jusqu'à leur faire du mal et à leur tenir des propos grossiers, surtout lorsqu'ils sont très âgés et ressentent le besoin de miséricorde et de compassion.
Pourtant la première chose incombant à l'homme est de ne pas être méconnaissant de ses géniteurs. C'est pourquoi le Coran considère la bienfaisance envers les parents comme une obligation que doivent observer tous les Hommes et non pas seulement les musulmans:
« Nous avons recommandé à l'Homme la bonté envers son père et sa mère. »
[ Sourate 46. Al Ahqaf verset 15 ]
D'ailleurs, le Coran évoque presque souvent la bonté avec les père et mère lorsqu'il exhorte les humains à l'adoration exclusive d'Allah et à la reconnaissance envers Lui. Médite donc les versets suivants:
« Adorez Dieu ! Ne lui associez rien ! Vous devez user de bonté envers vos parents »
[ Sourate 4. An-nissa " les femmes " verset 36 ]
« Vous n'adorerez que Dieu; soyez bons à l'égard de vos parents »
[ Sourate 2. Al baqara " la Vache " verset 83 ]
« Nous avons commandé à l'homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l'a porté [subissant pour lui] peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans." Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu'envers tes parents. Vers Moi est la destination. »
[ Sourate 31. Luqman verset 14 ]
L'une des plus illustres et globales recommandations qu'Allah fait à propos de la piété filiale, est la suivante :
« Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui. II a prescrit la bonté à l'égard de vos père et mère.
Si l'un d'entre eux ou bien tous les deux ont atteint la vieillesse près de toi, ne leur dis pas : « Fi ! »
Ne les repousse pas, adresse-leur des paroles respectueuses.
Incline, vers eux, avec bonté, l'aile de la tendresse et dis :
« Mon Seigneur ! Sois miséricordieux envers eux, comme ils l'ont été envers moi,
lorsqu'ils m'ont élevé quand j'étais un enfant. »
[ Sourate 17. Le voyage nocturne (Al-Isra). verset 23 - 24 ]
Regarde comment Allah consacre ces versets à la bonté avec les géniteurs âgés, c'est-à-dire à ces instants de leur vie où l'enfant les trouve ennuyeux et où leur présence à ses côtés l'incommode; or c'est dans ces moments qu'ils ont le plus besoin de lui après tous les efforts qu'ils ont consentis pour l'élever et lui assurer une bonne éducation. D'où les recommandations du Coran à l'enfant de pas montrer une quelconque marque de lassitude, ne serait-ce qu'en proférant un « Fi !», autrement dit le vocable le plus insignifiant qui soit.
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